Nettoyage, grattage, ponçage… première journée à la carroserie

preparation_carrosserie-2La semaine dernière nous avions déposé la 912 à la carrosserie et nous l’avions déshabillée pour que les pro puissent commencer les opérations.

Hier nous sommes revenu pour participer au nettoyage, grattage & ponçage. Y a du boulot… et des surprise : le capot et les portières étaient énormément mastiqués et ont du être redressés dans les règles de l’art !

preparation_carrosserie-8Idem pour les extensions d’ailes arrière, le mastic était par endroit de plus d’1cm d’épaisseur et surtout la totalité de la couche de peinture appliquée il y a quelques année a été faite directement sur l’ancienne couleur, sans aucun apprêt !!! Il faut donc poncer toute la voiture pour s’assurer que la nouvelle couche aura une accroche suffisante.

En attendant, avec Antoine (et sous l’œil attentif de Jean-Luc le chef d’atelier ^^) nous avons poncé tout les entourages d’ouvrant et les pare-chocs avant et arrière, mis à nu les dessous de caisse latéraux qui seront traités à l’antirouille, et ré-ouvert les trappes d’accès aux barres de torsion arrières.

Pendant ce temps, du cotés des pro, le coté gauche est poncé et le mastic posé pour reformer les galbes correctement. Le capot et les portières redressées sont mis en apprêt & prés à être poncés à l’eau pour une finition au top !!

 

 

Le moteur est descendu !!

Merci à Rudy pour les conseils : il n’y avait effectivement que 6 boulons (2 sur les supports moteur & 4 sur la boite)

descente_moteur-5En 30mn le tour était joué, reste à nettoyer la bestiole, enlever les carbus pour préparer la transplantation et stocker le reste en attente de restauration complète.

Démontage & découvertes

Le démontage commence avec Antoine qui me file un coup de main. Le volant, les sièges et les panneaux de portes facilement enlevés sont la première étape, c’est aussi la plus facile.

En dessous, c’est plus… attaqué !! Les planchers comme prévu, sont complètement morts : il y a de la rouille perforante partout. Les joints sont tous complètement secs, c’est cassant & dur à enlever. La moquette est plutôt bien conservée, elle est soigneusement mise de coté. Le reste est plutôt correct mais c’est une vrai galère de gratter l’isolant goudronné collé il y a 47ans.

Dans l’ensemble c’est plutôt une bonne surprise : les points fragiles sont moins touchés qu’on aurait pu croire, seuls les cuvettes de dessous de portières sont vraiment mal, c’est la maladie des ces voitures quasiment aucune n’est épargnée. il faudra découper.

Reste quelques vis récalcitrantes, les vis de portières repeintes ne se laissent pas toutes faire, ainsi que les vis de siège arrière… Je n’ai eu aucune pitié pour ces rebelles : à la perceuse !!!! …. ou la disqueuse…

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Dans l’ensemble la carrosserie est en bon état, seule la technique du boucher new-yorkai improvisé carrossier qui a élargie 3 des 4 ailes est a revoir !!

Maintenant qu’on y voit un peu plus clair, il va falloir commander les pièces & s’attaquer au sablage.

Le programme

Le moment tant attendu est enfin arrivé : la Red prend place au centre de son bloc-opératoire, les chandelles sont mises en place, la restauration va pouvoir commencer !! Voilà le programme (enfin le programme PRÉVU, faut voir ce qui se rajoute là dessus…).

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Démontage & nettoyage :

  • Démontage de tout l’intérieur,
  • démontage & sablage des éléments du tableau de bord et des panneaux porte & intérieur,
  • grattage de tout l’isolant goudronné qui recouvre l’intérieur de caisse,
  • démontage & sablage du pédalier,
  • inspection des trains roulants & suspensions,
  • traque des points de rouille & des défauts d’aspects sur le châssis et la carrosserie,
  • sablage de tout les éléments rouillés ou présentant des défauts d’aspect,
  • découpe des deux demi-planchers complètements HS & des zones trop rouillées,
  • démontage complet des portières & des vitres,
  • démontage de tous les joints vitres, portières & châssis,
  • dépose du réservoir de carburant,
  • dépose du faisceau électrique,
  • dépose du moteur & de la boite 901, 5 rapports,
  • sablage de la  boite,

J’attaquerai ensuite le remontage avec quelques « évolutions » :

  • Soudure des deux demi-planchers & des réparations carrosserie,
  • grattage, sablage & peinture époxy du réservoir de carburant,
  • ré-ouverture des trappes d’accès aux barres de torsion arrières,
  • application d’un nouvel anti-gravillon sur le bas de caisse et les zones décapées, sablées.
  • peinture complète en teinte d’origine “Polo Rot #6602”,
  • ajout de nouveaux amortisseurs avant & d’un kit de biellettes de directions « turbo »,
  • ajout d’une barre anti-rapprochement avant,
  • pose du nouvel isolant goudronné,
  • réfection complète du pédalier & pose d’un maître cylindre de frein double circuit,
  • réfection complète du tableau de bord et des panneaux portes & intérieur,
  • réfection du ciel de toit,
  • pose de 2 sièges baquets d’époque avec leurs glissières,
  • réfection complète et pose du faisceau électrique,
  • pose des nouveaux joints châssis,
  • repose des vitres & des portières avec tous leurs nouveaux joints.

Le moteur, quand à lui, va être stocké pour faire l’objet d’une maintenance approfondie par la suite. Dans l’immédiat, il sera remplacé par un moteur neuf plus « pêchu », construit selon la même architecture par Rudy Olivenca, plus connu dans le monde de la VW et surtout des dragsters…

moteur_drag_rudy-1

Voilà ce que peut donner un moteur « made in Rudy »…

Portland, New-york, Strasbourg & Paris

Y a pire comme trajet dans une vie de 912 !!

RedOne_backhome-2

RDV donc un beau matin à 5h du mat’ devant la gare de l’est. Direction Strasbourg avec Antoine pour récupérer ma Polo Red dont les papiers sont arrivés quelques jours avant & les plaques fraichement posées chez Art & Restoration.

Arrivés sans retard à destination, Patrick Pugin (le boss d’A&R) nous attendait pour nous faire faire les derniers kilomètres jusqu’à ses ateliers. Après le café, les recommandations & les vérifs d’usage, je prends place pour la première fois derrière le volant…

Instant à savourer…………..

 

10h, faut pas trainer si on veut avoir le temps de faire le trajet retour sans stress. Les premiers tours de roue sont magiques ! Même si elle a besoin d’une bonne restauration, cette caisse est top… le moteur marche suffisamment pour se faire plaisir et une fois la bête prise en main, les petites routes des Vosges me permettront de tester un peu le reste. Comme prévu les freins sont… d’époque… faut anticiper un peu ! Mais le châssis rattrape le coup si on doit prendre une courbe un peu plus vite que prévu : super équilibrée la voiture est ultra agile & précise, on fixe le point de corde, elle y va !!

Après une séance photo et quelques mésaventure lors du ravitaillement – impossible de relancer le démarreur après la pause + mon co-pilote avait décidé de me faire faire une séance de sport gratos (il m’avouera après quelques tentatives de poussette que la clef n’était pas enclenchée…^^) – nous sommes arrivés sur Paris.

La phase 1 est terminée… la patiente est prête, on va préparer le bloc opératoire !!

 

5 jours & 503km plus tard,

…quand on sait le peu de Porsche 912 en état correct sur le marché, qu’on en cherche une et qu’on tombe sur un tarif plus qu’intéressant : on hésite pas à faire des km !

5 jours après mon appel chez Art & Restoration, je débarque donc avec mon expert en 912 : Antoine (étant le seul à en posséder une & avoir passé quelques années à éplucher la moindre info sur le modèle… il m’a semblé qualifié pour cette mission ^^). La 1966 Polo Red venue tout droit du pays de l’oncle Sam nous attend sur le parking de l’atelier. Rapide présentation, un petit tour à l’intérieur du garage où les mécanos travaillent sur plusieurs 911 des années 60/70 et on part essayer la belle.

Malgré un moteur « dans son jus » la 912 se défend plutôt bien sur les petites routes, elle prend des tours et le bruit caractéristique du flat 4 est magique… Bien sûr, il y a pas mal de défauts à ce prix là : je garde les pieds proches de la colonne centrale et des longerons… le plancher passager ne tient plus à grand chose. Le siège passe en position inclinée à chaque accélération & les portes font un joli claquement à chaque bosse : ce qui reste des joints ressemble à de la semelle. Mais quelle gueule !!

Quelques clichés pour détailler ça à la maison et on repart pour 503km de débat & réflexion sur la route du retour.