Changement de plancher

Maintenant que je suis un pro de la soudure (j’ai au moins 2h d’expérience… et 15cm de cordon à mon actif), je passe au gros du chantier : découpe des planchers d’origine complètement morts.

demontage_RedOne-19Et là, gros dilemme : Est-ce que je dépointe l’ensemble du plancher ou bien je remplace uniquement les zones centrales ?

Après avoir enlevé l’anti-gravillon, j’inspecte l’ensemble : les zones extérieures sont en bon état & surtout la zone sous le tunnel central est nickel. J’opte donc pour la seconde solution : découpe des deux zones centrales, ajustage des nouveaux planchers commandés chez Joma Parts, pointage & soudure bord à bord.


Antoine m’a filé un gros coup de main sur ce coup là : nettoyage des multiples couches d’anti-gravillon sous le plancher, ajustage du nouveau, maintient pendant le pointage…etc.


Reste à faire l’autre coté de la même façon, finir les soudures, meuler le tout pour avoir un beau rendu lisse & protéger tout ça au mastic spécial soudure.

 

Premières soudures…

Il faut bien commencer quelques part ! J’ai donc attaqué ma première soudure au MIG sur la zone HS du seuil de porte conducteur.

C’est LA zone sensible sur les 912/911 classiques !!

Planchers-34

Et pour réparer ça il faut un sacrifice… j’ai donc du abattre une BX !!!
(Au départ j’ai eu un petite réticence à mettre un morceau de citroen sur une porsche, mais Antoine m’a convaincu qu’achever une BX c’est une bonne action, c’est bon pour mon karma)

Voilà donc l’arme : un GYS – SmartMig 162

Planchers-35 Après avoir nettoyé la zone, j’ai donc découpé ma tôle dans un aile de récup., pointé & souder… non sans mal (j’ai encore quelques progrès à faire pour régler le MIG)

Il reste encore quelques points à faire et surtout trouver une fraise pour aller nettoyer le cordon de soudure dans la gorge de joint de porte mais je suis content… J’ai encore beaucoup de progrès à faire mais j’ai réussi à coller deux bouts de ferraille ensemble c’est déjà bien !!

 

Le sablage… galéres & décapage

Après la lectures de kilomètres de pages web sur le sujet, je me suis lancé en achetant une sableuse chez HBM France : modèle SBC10 (cuve de 40 litres)

Premier constat, il faut un sacré débit d’air pour ne pas que la sableuse « essouffle » après 20 secondes de fonctionnement : minimum 200L/mn pour que ça fonctionne bien soit un compresseur de 3cv !!

Dans mon cas, j’ai couplé mes deux compresseurs de 2cv & 3,5cv en reliant directement la sortie du compresseur de 2cv à la cuve du 3,5cv ce qui me donne un débit théorique d’environ 400 L/mn. J’ai utilisé du sable très fin (Archifine, disponible chez Kiloutou) pour ne pas prendre de risque de déformation des tôles. En contre partie, le sablage est plus lent et impossible d’attaquer des matières épaisses ou moles (type anti-gravillon).

Je suis très content du résultat, c’est pas aussi nickel que si j’avais envoyé mes pièces chez un sableur pro, mais c’est déjà top… la rouille est totalement enlevée et je peux traiter le métal nu soit au dérouillant Phosphatant si la pièce est bien attaquée, soit directement au primaire phosphatant. C’est un peu chiant à faire (c’est long & ça en met partout) mais l’investissement n’est pas énorme & je pense me faire une cabine d’ici quelques temps pour éviter la transformation du garage en dune de sable…

Voilà ce que ça donne sur des petites pièces :

Je suis allé chez Kiloutou chercher un sac de grains plus gros pour essayer de sabler des zones plus techniques (anti-gravillon, epoxy…etc). Résultats d’ici quelques jours.

Démontage & découvertes

Le démontage commence avec Antoine qui me file un coup de main. Le volant, les sièges et les panneaux de portes facilement enlevés sont la première étape, c’est aussi la plus facile.

En dessous, c’est plus… attaqué !! Les planchers comme prévu, sont complètement morts : il y a de la rouille perforante partout. Les joints sont tous complètement secs, c’est cassant & dur à enlever. La moquette est plutôt bien conservée, elle est soigneusement mise de coté. Le reste est plutôt correct mais c’est une vrai galère de gratter l’isolant goudronné collé il y a 47ans.

Dans l’ensemble c’est plutôt une bonne surprise : les points fragiles sont moins touchés qu’on aurait pu croire, seuls les cuvettes de dessous de portières sont vraiment mal, c’est la maladie des ces voitures quasiment aucune n’est épargnée. il faudra découper.

Reste quelques vis récalcitrantes, les vis de portières repeintes ne se laissent pas toutes faire, ainsi que les vis de siège arrière… Je n’ai eu aucune pitié pour ces rebelles : à la perceuse !!!! …. ou la disqueuse…

demontage_RedOne-7
Dans l’ensemble la carrosserie est en bon état, seule la technique du boucher new-yorkai improvisé carrossier qui a élargie 3 des 4 ailes est a revoir !!

Maintenant qu’on y voit un peu plus clair, il va falloir commander les pièces & s’attaquer au sablage.

Le programme

Le moment tant attendu est enfin arrivé : la Red prend place au centre de son bloc-opératoire, les chandelles sont mises en place, la restauration va pouvoir commencer !! Voilà le programme (enfin le programme PRÉVU, faut voir ce qui se rajoute là dessus…).

IMG_0004

Démontage & nettoyage :

  • Démontage de tout l’intérieur,
  • démontage & sablage des éléments du tableau de bord et des panneaux porte & intérieur,
  • grattage de tout l’isolant goudronné qui recouvre l’intérieur de caisse,
  • démontage & sablage du pédalier,
  • inspection des trains roulants & suspensions,
  • traque des points de rouille & des défauts d’aspects sur le châssis et la carrosserie,
  • sablage de tout les éléments rouillés ou présentant des défauts d’aspect,
  • découpe des deux demi-planchers complètements HS & des zones trop rouillées,
  • démontage complet des portières & des vitres,
  • démontage de tous les joints vitres, portières & châssis,
  • dépose du réservoir de carburant,
  • dépose du faisceau électrique,
  • dépose du moteur & de la boite 901, 5 rapports,
  • sablage de la  boite,

J’attaquerai ensuite le remontage avec quelques « évolutions » :

  • Soudure des deux demi-planchers & des réparations carrosserie,
  • grattage, sablage & peinture époxy du réservoir de carburant,
  • ré-ouverture des trappes d’accès aux barres de torsion arrières,
  • application d’un nouvel anti-gravillon sur le bas de caisse et les zones décapées, sablées.
  • peinture complète en teinte d’origine “Polo Rot #6602”,
  • ajout de nouveaux amortisseurs avant & d’un kit de biellettes de directions « turbo »,
  • ajout d’une barre anti-rapprochement avant,
  • pose du nouvel isolant goudronné,
  • réfection complète du pédalier & pose d’un maître cylindre de frein double circuit,
  • réfection complète du tableau de bord et des panneaux portes & intérieur,
  • réfection du ciel de toit,
  • pose de 2 sièges baquets d’époque avec leurs glissières,
  • réfection complète et pose du faisceau électrique,
  • pose des nouveaux joints châssis,
  • repose des vitres & des portières avec tous leurs nouveaux joints.

Le moteur, quand à lui, va être stocké pour faire l’objet d’une maintenance approfondie par la suite. Dans l’immédiat, il sera remplacé par un moteur neuf plus « pêchu », construit selon la même architecture par Rudy Olivenca, plus connu dans le monde de la VW et surtout des dragsters…

moteur_drag_rudy-1

Voilà ce que peut donner un moteur « made in Rudy »…

5 jours & 503km plus tard,

…quand on sait le peu de Porsche 912 en état correct sur le marché, qu’on en cherche une et qu’on tombe sur un tarif plus qu’intéressant : on hésite pas à faire des km !

5 jours après mon appel chez Art & Restoration, je débarque donc avec mon expert en 912 : Antoine (étant le seul à en posséder une & avoir passé quelques années à éplucher la moindre info sur le modèle… il m’a semblé qualifié pour cette mission ^^). La 1966 Polo Red venue tout droit du pays de l’oncle Sam nous attend sur le parking de l’atelier. Rapide présentation, un petit tour à l’intérieur du garage où les mécanos travaillent sur plusieurs 911 des années 60/70 et on part essayer la belle.

Malgré un moteur « dans son jus » la 912 se défend plutôt bien sur les petites routes, elle prend des tours et le bruit caractéristique du flat 4 est magique… Bien sûr, il y a pas mal de défauts à ce prix là : je garde les pieds proches de la colonne centrale et des longerons… le plancher passager ne tient plus à grand chose. Le siège passe en position inclinée à chaque accélération & les portes font un joli claquement à chaque bosse : ce qui reste des joints ressemble à de la semelle. Mais quelle gueule !!

Quelques clichés pour détailler ça à la maison et on repart pour 503km de débat & réflexion sur la route du retour.